vendredi 22 avril 2011

Disparition de Max V. Mathews


La nouvelle du décès de Max V. Mathews ne fera certainement pas la Une des grands médias mais peut-être qu'elle touchera tous ceux qui font de la musique sur ordinateur. Max V. Mathews que d'aucuns considère comme étant l'un des pères fondateurs de la musique sur ordinateur - cette nouvelle lutherie - est décédé aujourd'hui le 22 avril. En attendant que je fasse un papier plus complet sur les nouvelles Chroniques de la Mao sur l'importance de ce chercheur/créateur, voici un très court extrait (couverture et table des matières) de son livre  The Technology of Computer Music qu'il avait écrit avec la collaboration de Joan E. Miller, F.R. Moore, J.R. Pierce et Jean-Claude Risset. Edité par le M.I.T. Press (Masschusetts Institute of Technology) en 1969, cet ouvrage fondamental avait été à nouveau imprimé en 1974 et en 1977. C'est une bible.
Rappelons qu'il est à l'origine de la série des Music I à 10 qui était déjà un environnement modulaire pour travailler sur ordinateur. J'ai eu l'occasion de travailler en 1981 sur la version de l'Ircam, Music 10, et j'en garde encore aujourd'hui un souvenir nostalgique. Rappelons aussi que c'est Csound qui a repris le flambeau.
Quand Jean-Claude Risset avait reçu la médaille d'Or du CNRS, il avait fait un long discours où il avait évoqué son travail auprès de Max V. Mathews. Lisez-le, c'est passionnant.
Sinon, concernant la vidéo, il utilise le Radio Baton Max Mathewsqui est autant un instrument de musique qu'un contrôleur. Il peut être utilisé autour de différentes applications. Il y a une excellente explication dans ce pdf.

mercredi 6 avril 2011

Touch de Morton Subotnick

Chroniques CD : Touch  Morton Subotnick, 1969, Part I 14'52; Part II 15'26.  


C'est virtuose et ça date de 1969, maîtrise des objets sonores percussifs,  cette polyrythmie avec une note tenue pas totalement identifiable, qui pourrait être jouée par un cuivre mais qui prend de la consistance, et s'identifie avec le découpage de l'enveloppe en note électronique synthétique. Le résultat est étonnant et prouve pour cet enregistrement de 1969 la maîtrise de Morton Subotnick de sa musique. 
L'introduction de la seconde partie de Touch est aussi virtuose. Là où il y avait luxuriance de timbres, de rythmes s'interpénétrant, Morton Subotnick joue sur les silences, les intensités, les dynamiques. Il faut se concentrer pour saisir les infimes variations, subtiles, légères, délicates, évanescentes du jeu de Subotnick. 
Tel que je l'écoute, sur une vraie chaîne hifi, à tubes, Touch m'apparaît comme utilisant en partie la grammaire, le langage de l'électroacoustique. Le final, tel un choeur s'estompe doucement, se dissous de lui-même. Les deux parties de Touch indique Morton Subotnick dans ses notes, ont été entièrement réalisées à l'origine avec le synthétiseur analogique créé par Don Buchla en 1963, le Buchla serie 100. Avec toutefois, une exception, il y a une voix de femme qui lit trois syllabes t-ou-ch dans différentes parties de la pièce. Ainsi, dans la première partie la lecture est rapide, lente et rapide (fast-slow-fast) et la structure est inversée dans la partie 2 où elle lente-rapide-lente (slow-fast-slow. 
Touch, indiquent les notes du CD,  a été enregistré sur un magnétophone à 4 pistes alors qu'il venait d'émigrer chez Colombia/CBS  (où étaient Bob Dylan et Miles Davis) afin d'être diffusé en quadriphonie. Et il s'est vendu quand même à 40000 exemplaires. 
On retrouve Touch sur deux albums, Morton Subotnick avec aussi Silver Apples of the Moon sur lequel je reviendrai et The Wild Bull, le second CD comprend aussi Jacob's Room.
                                                                                                               Didier Debril

PS : J'ai eu la chance de rencontrer Morton Subotnick en 1981 à l'Ircam lors du stage d'été de 40 jours. Morton nous avait présenté son Buchla et montré sa création qu'il préparait sur la 4 C, Ascent to Air.  Elle a été créée par l'Ensemble Intercontemporain, dirigé par Peter Eötvos,  dans l'espace de projection de l'Ircam le 18 janvier 1982. Ascent to Air est une oeuvre pour dix instrumentistes et bande.
Ce jour là, j'ai immortalisé cette rencontre en photographiant Morton Subotnick. Les photos sont ici. Morton Subotnick a repris le lien, d'ailleurs, "Morton Subotnick at IRCAM (1979-1981)" sur son site (http://www.mortonsubotnick.com/viewing.html), dans le bas de la page consacrée aux archives photos et vidéos, entre "Parades & Changes" et "Morton Subotnick's Jacob's Room". Pour la petite histoire, quand j'avais vu le Buchla de Morton Subotnick j'avais été très impressionné. Et je m'étais dit qu'un jour j'aurais un synthétiseur de Don Buchla. Trente ans plus tard, j'ai réalisé mon rêve. 
       
Ma discographie de Morton Subotnick :
Silver Apples of the Moon Parts A & B, 1967
The Wild Bull, Parts A & B, 1968.
Ed. Wergo

Touch, Parts I & II, 1969
Jacobs' Room, Parts I & II, 1986.
avec Joan La Barbara (soprano), Erika Duke (cello).
Ed. Wergo

Electronic Works I
Touch for 4-channel Tape , 1969
A Sky of Cloudless Sulphur, for 8-channel tape, 1978
Opening
Dance
Gestures : It Begins with Colors, 1999-2001
Joan La Barbara, Voice
Mode Record

Electronics Works Vol. 2
Slidewinder, for 4 channel-tape
Side One & side two, 1971
UntilSpring, for 4-channel tape
Side One & Side two, 1975
Mode Record

The Key to song, 1985
Retour - a triumph of reason, 1986
Realized on the Yamaha Computer.  Assisted Music System : YCAMS
New Albion Records

And the Butterflies Begin to Sing
for String Quartet, bass, Midi Keyboard, and Computer, 1988
New World Records

Un DVD Morton Subotnick
Sidewinder
Until Spring

Notes d'écoute prises sur le vif :

Je préfère "Touch" plutôt que Silver Touch, avec sa sonorité de bois (plus marimba que xylophone) plutôt que métallique est réellement virtuose dans ses deux parties. Plus diversifié aussi dans son développement, tant dans la diversité des timbres que des dynamiques, des durées (8'; 9' avec une lente évolution allant vers une sonorité presque cuivrée) et qui débouche sur une polyrithmie très variée sous, encore cette note évolutive très cuivrée. Impressionnant. 
J'adore l'introduction de la partie 2, simple en apparence, mais avec un rendu superbe. Là aussi, Morton Subotnick joue sur un développement très subtil, comme avec une écriture orchestrale  jouant sur les subtilités timbrales autant que sur les dynamiques. Il faut prêter l'oreille, tout est en finesse. 7'30, comme des percussions qui vont de plus en plus  vers la prolifération, pour atteindre cette polyrythmie qui prend son élan ver 9'30 - interrompu des variations autour des voyelles Touch -  pour aboutir à une sorte d'apothéose rythmique. 

J'aime "Jacob's Room" avec Erika Duke (violoncelle) et Joan La Barbara (soprano).

J'ai eu plus de mal avec Silver Apples of the Moon mais j'ai appris à l'aimer. En fait, j'ai trouvé, c'est le début de la première partie que je n'aime pas trop. Car trop, comment dire FX. Il y a de bonnes choses, bien entendu mais je le trouve moins abouti - c'est une façon de parler - par rapport à Touch. Ou plutôt moins composé. Mais il est vrai aussi qu'il est antérieur à Touch. Silver Apples of the Moon date de 1967 tandis que Touch date de 1969. Il est vrai aussi que dans la première partie, vers 8', on retrouve un développement qui m'intéresse plus, sur un tempo lent, un jeu, une évolution de timbres différents Prélude peut-être à Touch ? Ou peut-être à The Wild Bull.
Mais tout dépend comment on voit le Buchla, sa façon de composer avec. Pour ma part, j'aime que la musique électronique puisse avoir des diversités de timbres (continus, percussifs, boisés, métalliques), qu'il soit comme un orchestre avec des dynamiques, et que cette diversité soit orchestrée. 
Il y a dans la seconde partie de Silver Apples of the Moon, un rythme assez jouissif, primal, comme une sorte de bachanale. Vers 6-7' avec en contrepoint la montée en fréquences. D'aillleurs, quand elle s'arrête, elle fait place aux rythmes, avec des notes en sorte de riffs. 

The Wild Bulll est intéressant, très différent. Dans la part 1, Vers 5', avec ce travail sur ce timbre très doucereux, comme une sorte d'orgue, puis cette basse qui impulse le rythme avec en contrepoint un développement quasi jazzistique, c'est très intéressant. 


lundi 28 février 2011

Rythme, Chant et tactile




Je continue ma découverte de mon Buchla système #5. Et  jour après jour, je prends conscience de la puissance de ce synthétiseur. Pour la découvrir, il faut être patient, méthodique, et explorer. Je retrouve quelque part la diversité offerte par mon ancien EMS Synthi Aks que j'ai eu durant 15 ans. Je l'avais acheté à André Stordeur juste après notre sortie du stage à l'Ircam durant l'été 1981. André quittait Bruxelles afin de rejoindre l'équipe de Morton Subotnick. Ce dernier travaillait sur sa pièce Ascent to Air pour la station musicale 4C puis  4X de l'institut et il nous avait expliqué son travail en cours et montré son Buchla. Je me souviens d'avoir été fasciné par la beauté de cette machine. Et sans m'en rendre compte, ce Buchla était bien présent dans ma mémoire. Il fit l'objet avec Mortons Subotnick  d'un de mes premiers sujets pour les Chroniques de la Mao avec les photos que j'avais prises à l'Ircam de cet instant précieux.  D'ailleurs, intense satisfaction quelque part, Morton Subotnick, dans sa rubrique Photos de son site fait un lien sur les Chroniques de la Mao. J'ai dû être à l'époque le seul à avoir pris ces photos.

Trente ans plus tard, j'ai investi dans un Buchla et Morton Subotnick est toujours bien présent musicalement. Il a participé récemment au Transmediale 2011 et il y a cette vidéo/interview reprise par MatrixSynth à partir du site Mother Board dans ses chroniques Electric-Independence où il y a d'excellentes choses à découvrir. On voit Morton Subotnick chez lui et comme sur la vidéo de sa performance au Transmediale, on se rend compte qu'il travaille chez lui avec un système Buchla et Ableton Live. Dans le cadre de son concert au Transmediale, je m'étais dit qu'il devait lancer ses samples avec la fonction Launch et effectivement, sur le très bref plan sur Ableton Live, on aperçoit distinctement la disposition de ses échantillons et en bas la fenêtre pour programmer leurs déclenchements. Sinon, les quelques notes d'introduction que l'on peut entendre au début de l'interview vont dans le sens de l'esthétique que je recherche.

J'ai toujour pensé qu'Ableton Live - et plus encore avec l'intégration de Max Msp - était pour les compositeurs de musique électronique contemporaine un fabuleux outil. Morton Subotnick me renforce dans cet esprit. Sinon, pour revenir à la découverte de système Buchla, j'ai continué à explorer les possibilités offertes par le module 285e, le Frequency Shifter et dans sa fonction Balanced Modulator à partir d'un patch relativement simple et utilisant le 222e, le Multi-Dimensional Kinesthectic Input Model, en un mot la surface tactile programmable. Cette dernière est  un outil vraiment fantastique avec ses différentes touches. Les principales peuvent être programmées selon différents critères, dont un accordage sur sur chacune d'entre elles très précis - il faut que j'explore la microtonalité - et avec des déclenchements différents selon les choix retenus : pression, glissement, enclenchement, position. Les touches du haut peuvent être affectées à des procédures particulières comme le lancement et l'arrêt du séquenceur tandis que les deux moyennes surfaces, à gauche et à droite, tout en bas, permettent là aussi une programmation de déclenchement combinant plusieurs possibilités, du tactile, de la pression, du glissement pour agir interactivement avec les fréquences, les enveloppes, le rythme.  Et c'est diablement puissant. Avec mon ancien Ems Synthi Aks, j'avais aimé le joystick  (que je retrouve sur l'Origin Arturia) afin d'agir en temps réel sur l'évolution d'une séquence, mais là, la surface tactile est mille lieues en terme de contrôles multiples. C'est une autre philosophie, une autre galaxie. Enfin, toujours en découverte,  j'ai testé la sauvegarde des presets, une fonction inédite dans le monde des modulaires où à chaque fois, il faut recommencer à patcher. J'étais d'ailleurs toujours un peu dans cet esprit. Et puis, là, je découvre là aussi, un outil fantastique qui permet de sauvegarder les réglages autres que le câblage physique. Autant de sauvegardes (30) qui facilitent la vie et qui peuvent être aussi le point de départ de nouvelles explorations sonores.

Donc, en haut, une petite mise en bouche rythmique et ci-dessous, un Work in Progress sur un projet autour d'un extrait du poème Chant de Gilbert Desmée qui doit être publié dans les semaines à venir. Je voulais voir comment réagissait le Buchla sur une transformation de la voix avec un contrôle physique, qui offre aussi le plaisir du jeu, qui permet d'improviser dans une trame établie via les fréquences audio. Ce n'est qu'un début mais le fait de pouvoir contrôler tactilement la voix de Gilbert, avec le geste aussi me laisse entrevoir de multiples possibilités. Cela ouvre des perspectives de performances à venir.

lundi 14 février 2011

Le Frequency Shifter (285e) en action

Dans les différents modules du Buchla système #5, pour l'instant, un de mes préférés en terme de créativité est sans conteste le 285e, le Frequency Shifter utilisé en tant que tel et dans son autre fonction Balanced Modulator. Ce qui m'intéresse particulièrement dans ses deux fonctions, c'est la possibilité d'utiliser une fréquence de référence, qu'elle soit interne ou extérieure. Et dans ce dernier cas, cette possibilité ouvre un champ immense d'expérimentations. A noter qu'avec le Balanced Modulator, une sortie audio est dédiée à la ring modulation.
Donc, ci-dessous plusieurs exemples :
Une série de séquences extraites d'une improvisation réalisée avec le Frequency Shifter, avec aspect peut-être plus violent que ce que je fais d'habitude. A noter qu'à partir de 3'42, le même patch est utilisé - avec des variations des paramètres, bien entendu - mais un deux canaux du Buchla 200e est inséré dans la pédale Tape Echo El Capitan.
C'est ici.
Une autre séquence réalisée avec le Frquency Shifter mais dans sa fonction Balanced Modulator, fonction que je préfère car il y a plus de paramètres que l'on peut contrôler, quatre en comptant la ring modulation ainsi que deux CV, une la fréquence et la seconde pour le timbre. Cette séquence est percussive, avec une frappe qui se veut humaine et à laquelle s'ajoute la sensation d'entendre une flûte en mode aeolian. La séquence de base est extérieure a été réalisée à partir d'une série arithmétique dans un patch programmé dans Open Music de l'Ircam. La sensation de la frappe humanisée est obtenue en jouant sur le paramètre offset du patch d'Open Music.
Le fichier audio est ici.

Ci-dessus, pour le plaisir, une courte séquence réalisée avec la fonction Balanced Modulator. Le début du cycle, comme le montre l'oscilloscope de la Motu 828 mk3, ressemble au déroulement d'une séquence ADN, comme un code génétique sonore.

PS : La base des patchs utilisée avec le Frequency Shifter est assez simple. L'un des deux Complex Waveform Generator 261e est utilisé en tant que LFO. Sa sortie est démultipliée vers les entrées CV du Sound of Uncertainty Model 266e qui dans leurs trois fonctions Fluctuating Random Voltages, Quantized Random Voltages et Stored Random Voltages envoient des CV pour créer sur le second 261e et le Twisted Waveform Generator Model 259e une ou deux séquences Sample Hold, de même, ils sont envoyés sur le Quad Function Generator Model 281e afin de contrôler les enveloppes et le decay. La fonction Quadrature trig A et trig C est utilisée aussi selon les réglages. Enfin, les sorties audio du 259e ont été réinjectées dans les entrées Fm in des deux 261e ainsi que dans le Frequency Shifter.Selon, les réglages, le low pass, le gate et le combo du Quad Dynamic Manager Model 292e sont utilisés selon les configurations.

dimanche 13 février 2011

Trois vidéos



Premières vidéos. Ci-dessus, un petit aperçu des possibilités offertes par le séquenceur 250e. Il est contrôlé par une des enveloppes du Buchla dans ses directions, en avant, en arrière.
Durant un mois, je me suis attaché à découvrir les modules un par un, pour voir comment chacun réagissait, qu'est-ce qu'ils allaient me permettre de faire musicalement. Un des modules dont je vais vraisemblablement me servir  le plus sera le 285e, le Frequency Shifter et notamment dans sa fonction Balanced modulator avec l'envoi en tant que fréquence de référence, un flux audio extérieur. Ci-dessus, un essai avec l'application Korg iMS20 de l'Ipad qui donne au Buchla un son crasseux, dirty que j'aime bien..
Un autre exemple, toujours  réalisé avec l'envoi d'un signal audio extérieur a été  fait il y a 48 heures avec pour objectif de créer des FX et de les visualiser avec les outils proposés par le Cuemix de la carte son Motu 828 mk3. Le Cuemix permet de visualiser le spectre et d'avoir une analyse FFT, de voir les formes d'ondes avec l'oscilloscope et chose fondamentale pour moi, d'avoir une fonction tuner avec affichage de la note en notation américaine,  l'affichage des cents et surtout d'avoir un affichage des fréquences en hertz. 

Première découverte



Cela fait un mois que j'ai reçu ce que j'appellerais mon synthétiseur ultime, un Buchla système #5. Une belle bête, d'une puissance de synthèse plutôt étonnante. C'est un modulaire avec une série de modules de traitement qu'on commande à Don Buchla aux Etats Unis.Il faut grosso modo quatre vingt dix jours entre le moment où la commande est entérinée et sa réception. Pour ma part, je l'ai reçu le 11 janvier dernier.
Puissance, donc, car chaque module est géré par un micro-processeur qui permet ainsi de multiplier les possibilités du système. Et si, on devait faire une comparaison avec un système modulaire Moog, c'est un pan de mur qu'on devrait installer. Ceci étant, un Buchla n'a rien à voir avec un Moog, synthétiseur qu'on pourrait résumer ainsi, un module égale une fonction. La synthèse est différente, elle est analogique et numérique, c'est ce qu'on appelle un hybride. De même, avec un Buchla faire un lead ou une ligne de basse bien puissante se révèlerait assez fastidieux. On peut, mais le patch sera complexe. Et un Buchla n'est pas fait pour ça. C'est une fantastique machine à sons, fait pour la synthèse.

Avec ce blog, je vais tâcher de faire partager mes premiers pas avec ce système qui est relativement complexe à maîtriser de prime abord. En fait, pas tant que ça à partir du moment où on a compris la philosophie de Don Buchla. Et là, à partir de ce moment - qui correspond peut-être à l'instant où on commence à décrypter visuellement la nature d'un patch. C'est à dire les interactions entre les modules reliés physiquement par des câbles, des câbles bananes qui ont la particularité de pouvoir s'entre-connecter ce qui permet de faire des patchs (connexions entre les modules) complexes, de pouvoir diriger la même sortie pour des modulations sur plusieurs entrées différentes.

Quelques heures après une première découverte, dans la nuit du 11 au 12 janvier j'ai vérifié testé la musicalité du Buchla avec des séquences réalisées avec un de mes patchts de Max for Live. Je voulais vérifier le pilotage du Buchla au niveau de l'envoi des séquences par midi via le module 225e. Les séquences ont été traitées avec les effets de Live. Sinon, ont été utilisés le Twisted Waveform Generator (259e) et les deux Complex Waveform Generator (261e). Les trois oscillateurs se modulent en cascade et le Fluctuating Random Voltages fait changer les formes d'ondes des deux 261e. Le résultat fut à la hauteur de ce que je pouvais en espérer, avec le Buchla on pouvait faire de la musique : BuchlaFirts.